Ici, un extrait du livre Jouer d’André Stern, journaliste et fondateur de l’Écologie de l’enfance.  Simplicité familiale vous propose son point de vue intéressant quant aux enfants et aux écrans.

Ordinateur et monde virtuel ne représentent pas, en eux-mêmes, un danger pour nos enfants.

Quand certains enfants entrent en contact avec le monde virtuel (jeux virtuels, amis virtuels, etc.), ils s’y enfoncent profondément et, s’il n’en tenait qu’à eux, ils choisiraient de n’en jamais revenir.  L’univers informatique fait l’effet d’un trou noir et l’on conseille généralement d’en tenir les enfants aussi éloignés que possible.

 

Première remarque, presque à la marge : nos enfants veulent entre comme nous.  Ils veulent porter les mêmes uniformes et posséder les mêmes accessoires que nous.  Ordinateurs, tablettes et smartphones sont désormais omniprésents autour de nous.  Dire à un enfant qu’il ne pourra les utiliser que « quand il sera plus grand » s’avère hautement discriminatoire, car ressenti comme une mise à l’écart : « Tu ne fais pas (encore) partie du groupe des personnes qui, elles, en ont le droit. »

Alors l’enfant ne veut plus qu’une chose : changer d’état, cesser au plus vite d’être tel qu’il est… ne plus être, mais devenir.  Cependant, il y a quelque chose de bien plus important encore : chaque enfant veut être un héros.

La vie d’un enfant se partage en deux moitiés principales.  L’une se passe à l’école, l’autre à la maison.  Tant que les paradigmes et les attitudes sont tels qu’ils sont, il est impossible à l’enfant d’être un héros à l’école.  Même les bons élèves ne le sont pas dans toutes les disciplines, ou certainement pas à chaque fois.  S’ils sont héroïques aux yeux de leurs enseignants, ils ne le sont probablement pas à ceux de tous leurs camarades.  Quant aux mauvais élèves, ils sont humiliés, exclus, raillés…

Ce n’est pas si grave, pourrait-on penser : il reste l’autre moitié.

Mais tant que les paradigmes et les attitudes sont tels qu’ils sont, il s’avère également impossible d’être un héros à la maison.  Et cela commence tôt ! Par exemple avec cette traditionnelle question, évoquée précédemment : « Alors, il fait ses nuits ? » Cette question devient son destin, car l’ayant entendue, ses parents ne pourront plus l’aborder librement, ils se mettront à laisser poindre en lui le sentiment qu’ils l’aimeraient davantage s’il faisait ses nuits… s’il changeait, s’il devenait un autre.

Dans quel monde est-il possible de devenir un héros, rapidement et sans conditions ? Dans le monde virtuel ? Là, on peut à la fois jouer et obtenir une vraie reconnaissance.  On n’y subit aucune discrimination, ni d’âge, ne de couleur de peau, les résultats scolaires n’y on aucune importance.  Il est facile de comprendre pourquoi l’enfant ne veut plus quitter cet univers-là.

 

 

C’est un éclairage fondamentalement différent.  Ce n’est pas le monde virtuel qui est dangereux, mais bien les deux autres !  Cette nouvelle constatation nous ouvre les portes d’un chantier très nouveau et très engageant : comment, désormais, façonner les deux moitiés du monde analogique de nos enfants afin qu’elles soient aussi attractives que le monde virtuel ?

 

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Jouer – Faisons confiance à nos enfants. « Le jeu est pour l’enfant la manière la plus directe de se connecter à la vie de tous les jours, à lui-même et au monde. Pour l’enfant, le jeu libre est une nécessité. Une prédisposition, un penchant, souvent un impératif.  » André Stern
Véronique Leblanc. Coach familial, coach TDAH, conférencière, enseignante et passionnée par l’enfance. Elle a fondé Simplicité familiale qui encourage les relations sécurisantes par un mode de vie sain pour les enfants.