Votre enfant se roule par terre au lieu de faire sa routine. Il détruit les constructions des autres. Il prend le jouet de sa soeur sans le demander. Il crie de façon exagérée. Comment le calmer sans crier, sans répéter et sans punir ?

Les enfants communiquent avec leurs émotions avec leur corps: pleurer, crier, frapper, bouder, détruire… Leurs comportements nous indiquent qu’ils ont besoin de repères et que l’adulte doit aider l’enfant à retrouver la « bonne » voie à suivre. Le principe de la maman baleine, c’est-à-dire être proche et calme de l’enfant, va dans ce sens.  Il utilise le corps et le coeur pour communiquer avec l’enfant plutôt que la tête (les pensées, les réflexions, le jugement). Cela correspond aux besoins de se « reconnecter » à la figure d’attachement. L’enfant est alors recentré, calmé et il se sent compris par l’adulte.

Le silence est d’or.

Les enfants sont différents des adultes. Leur cerveau n’est pas encore mature pour comprendre les paroles et les explications.  Elles glisseront sur lui, sans provoquer l’action voulue, car elles ne sont pas appropriées à leur stade de développement :

  • Pourquoi as-tu fait ça ? Qu’est-ce que je t’avais dit ?
  • Viens mettre tes bottes.  Il fait froid à l’extérieur et je ne veux pas que tu sortes comme ça.
  • Ne cours pas. Tu pourrais te faire mal.
  • On ne saute pas sur le sofa. Tu vas briser les coussins.
  • Je t’ai dit de ne pas lancer les jouets. Tu peux les casser et faire mal à ta soeur. Ce n’est pas gentil.
  • Calme-toi, tu es trop excité.
  • Quand tu cries, tu fais de la peine à maman.
  • Allez, ferme ta tablette.  Ce n’est pas bon pour toi.  Tu devrais aller jouer dehors.
  • Je suis pressée.  Dépêche-toi de faire ta routine du matin.  Ton frère est déjà prêt.

Comment aider un enfant agité, turbulent ou dérangeant ?

Il est possible d’orienter l’enfant en restant fidèles à nos valeurs de respect, de patience et d’empathie. C’est ce que propose le principe de la maman baleine.

1-Dire à l’enfant « Viens ici. » ou aller vers lui. Lorsque l’enfant s’oriente vers l’adulte, il « sort » automatiquement de son comportement indésirable.  La transition vers le calme est déjà amorcée.

2-Répéter, si nécessaire, sur le même ton calme, ferme et patient « Viens ici » sans rien ajouter.  Par exemple, si l’enfant dit « Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que j’ai fait ? », nous répétons simplement la même phrase « Viens ici. » sans donner d’explications.

3- Faire une pause ensemble (adulte-enfant) et rester proche de l’enfant (maximum 1 mètre de distance).  L’enfant s’apaisera en se synchronisera à la « maman baleine », à sa figure d’attachement. Les hormones de bien-être sont produites. Faire un câlin, l’asseoir sur nos genoux, le toucher si possible.  L’adulte peut aussi respirer doucement, sans exiger d’être imité. « Reste avec moi un petit peu. » Ne rien ajouter, aucune reproche ou consigne. Garder le silence et rester près pendant environ 1 minute.

4-Se fier à l’instinct parental pour savoir si l’enfant est prêt,  Puis, l’orienter vers la prochaine action.  Exemples : « Viens dans la salle de bien.  C’est l’heure de brosser tes dents. »  « Tu peux retourner jouer. » ou « À quoi veux-tu jouer maintenant? « .

5-Accompagner l’enfant si nécessaire. Exemple : Pour un enfant a enlevé le jouet de sa soeur, on va l’accompagner pour qu’il intègre tranquillement la bonne façon de demander le jouet.

Une situation concrète : l’habillement du matin.

-Viens mettre ton manteau.

L’enfant commence à se rouler par terre, à s’éloigner de l’adulte et du vestiaire.

1-L’adulte va près de l’enfant et dit :  » « Viens ici. »

L’enfant continue son comportement.

2-L’adulte répète calmement en s’approchant : « Viens ici. » Et le prend doucement.

3-Il lui fait un gros câlin (ou touche sa main gentiment) et ne dit plus rien (environ 1 minute).

4-Il regarde l’enfant dans les yeux et dit : « Viens, je vais t’aider à mettre ton manteau. »

5-Il guide l’enfant en restant près de lui.  Il peut aussi utiliser l’humour.

Il dit « Bravo » et fait un geste pour le féliciter d’être prêt à sortir.

Bonne pratique !

Ces étapes demandent un certain effort de l’adulte  qui doit se remettre en question :  Pourquoi ça ne « fonctionne » pas ?  Est-ce que mon ton et ma posture sont justes ?  Est-ce que j’y croyais vraiment ?  Qu’est-ce que je peux améiiorer de mon côté ?  

C’est avec la pratique que le principe de la maman baleine s’intégrera au quotidien.  L’enfant, petit ou grand, s’orientera vers le comportement désiré sans menaces, frustration ou récompenses (jouets, autocollants).  C’est un premier pas vers l’autodiscipline !